Pratique, rapide et rentable, l’aéroponie se développe de plus en plus dans la production agricole. Mais d’où vient cette technique ? Quelles sont ses caractéristiques ? Vient-elle sonner la fin de l’agriculture telle qu’on la connaît actuellement ?

 
 

Dérivé du terme grec aero – ponos, l’aéroponie désigne étymologiquement le « travail dans l’air ». Si le phénomène prend depuis quelques mois une nouvelle ampleur, il n’est pourtant pas nouveau. Développée en 1942 par W.Carter, l’aéroponie a rapidement été étudiée par des scientifiques qui voulaient observer la structure racinaire des fruits et légumes ayant poussés hors-sol. Un éclairage par lumière LED, pas de soleil, ni de terre et très peu d’eau, voici les éléments nécessaires à cette forme de culture de plus en plus utilisée. Comment est-ce possible ? Tout simplement en déposant des graines sur un tissu imperméable sur lequel elles germent. Alors que les feuilles sont constamment éclairées par les lumières LED, les racines reçoivent une brume d’eau et de l’engrais. Souvent contestée dans le milieu de l’agriculture biologique, l’aéroponie est en train de se développer et prouve qu’elle n’est pas forcément aussi nocive qu’on pourrait le penser.

 


 
 
Un jour j’irai à la ferme avec toi

 

Seule la culture des légumes-feuilles est pour le moment économiquement rentable. Image du domaine public.
Seule la culture des légumes-feuilles est pour le moment économiquement rentable. Image du domaine public.

Largement utilisée dans la culture du cannabis, l’aéroponie s’étend largement dans la production agricole. Les États-Unis sont déjà conquis par le concept et une ferme d’un tout autre genre éveille l’intérêt collectif. Près de New York au New-Jersey, une discothèque a récemment laissé place à une ferme verticale de 6500m² fondée par la société AeroFarms. Points forts de cet exemple, une culture certes intensive mais sans OGM, pesticide ou herbicide et respectueuse du cycle naturel des végétaux. Et si elle nécessite une forte consommation en électricité, celle-ci est compensée par un transport des marchandises moindre puisqu’elle se situe déjà à côté du consommateur.

 
 

L’aéroponie pourrait bien devenir l‘avenir de la culture biologique et locale mais comporte néanmoins quelques bémols. En effet, seule la culture des légumes-feuilles est pour le moment économiquement rentable, la plupart des autres légumes nécessitant plus de temps. De plus, le goût ne serait pas forcément au niveau des légumes ayant grandi dans la terre et au soleil. Enfin, l’aéroponie demanderait moins de main-d’œuvre que la culture dite classique.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.