Une bouteille d’eau biodégradable, c’est possible ? La réponse serait positive selon un étudiant islandais qui a présenté son projet révolutionnaire lors d’un festival du design en Islande. Avec plus de 6,5 milliards de kilos de déchets plastiques déversés chaque année dans les océans, ce concept pourrait limiter les dégâts environnementaux causés par l’Homme.

 
 
Pour Ari Jónsson, étudiant en design de produits à l’Académie des Arts d’Islande, créer une bouteille d’eau biodégradable est loin d’être une idée folle. C’est en mars 2016, à l’occasion du festival DesignMarch, à Reykjavik, qu’il a expliqué plus en détail son projet. L’agar, une substance à base d’algues, est donc le point central de l’objet. Après avoir trouvé les proportions exactes, il s’est rendu compte qu’une fois chauffée, moulée et passée quelques minutes au frigo, la substance devenait une bouteille plastique biodégradable et même comestible ! En effet, l’agar est souvent utilisé en cuisine comme épaississant ou gélifiant. Ne demandant qu’à être industrialisé, cet objet serait une avancée notable dans le cycle de destruction du plastique.

 
 

Des chiffres effrayants

 

6,5 milliards de kilos de déchets plastiques sont déversés chaque année dans les océans. Image du domaine public.
6,5 milliards de kilos de déchets plastiques sont déversés chaque année dans les océans. Image du domaine public.

Il faut dire qu’avec 6,5 milliards de kilos de déchets plastiques déversés chaque année dans les océans selon Planetoscope, cette bouteille d’eau biodégradable ne serait pas de trop. Un nombre exorbitant qui se fait tristement écraser par les 250 milliards de micro-fragments de plastiques qui flottent sur la Méditerranée, selon les relevés de l’expédition « Méditerranée en danger » menée au large des côtes françaises, italiennes et espagnoles en juillet 2010. Ces nombres astronomiques s’alignent sur le « septième continent », composé de déchets qui flottent dans le Pacifique nord. Avec une taille qui représente six fois celle de la France, il continue pourtant de s’agrandir de 80 000 km² chaque année. Une destruction de la faune maritime qui coûterait la vie à 1,5 million d’animaux chaque année (tortues, baleines, poissons, albatros, dauphins…). Selon la Fondation Ellen MacArthur, il y aura autant de plastique que de poissons (en poids) dans les océans d’ici 2050.

 
 
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.