Destinée à arrêter de fumer, la cigarette électronique fait vapoter des millions de Français. Et si aucune étude à long terme ne permet scientifiquement de montrer son impact sur la santé, certains travaux tendent à prouver sa nocivité.
Plébiscitée par de nombreux fumeurs pour arrêter de fumer et faire des économies, la cigarette électronique ou e-cigarette recèle encore de nombreux mystères. Par une absence d’étude à long terme et pour ne pas normaliser l’usage du tabac, il est interdit par la loi (art.L. 3511-7-1) de » vapoter dans les établissements scolaires et destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs, les moyens de transport collectif fermés ainsi que les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif « .
Est-elle dangereuse pour la santé ?
Bien qu’aucune étude scientifique à long terme n’ait permis d’établir la dangerosité de la cigarette électronique, l’avis 2016 du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) révèle que certains composants des e-liquides pouvaient être toxiques. C’est le cas du diacétyle, qui peut être dangereux pour les poumons s’il est inhalé après avoir été chauffé. Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord aux Etats-Unis ont quant à eux analysé les données de 13 non-fumeurs, 14 fumeurs et 12 vapoteurs. Leurs travaux ont montré que, tout comme la cigarette classique, la cigarette électronique entraîne des modifications au niveau des gènes. Cependant, alors que la cigarette traditionnelle réduit l’expression de 53 gènes considérés comme essentiels pour une bonne défense immunitaire, l’e-cigarette électronique modifie l’expression de 358 gènes. Et si la comparaison par le pire n’est pas la meilleure argumentation, face au tabac, l’e-cigarette réduit les risques de pathologies graves comme les cancers. Mais il faut souligner que son usage a pour objectif d’arrêter de fumer et doit donc être provisoire.
Est-elle efficace ?
Selon les chiffres du Baromètre santé 2014 de l’Inpes, 82% des fumeurs utilisant conjointement la cigarette électronique déclarent avoir diminué leur consommation de tabac ordinaire (moins 9 cigarettes par jour en moyenne). N’étant pas inscrite sur la liste des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire le commerce, fixée par les arrêtés du 15 février 2002, 30 avril 2002 et 2 octobre 2006, la cigarette électronique ne peut être vendue en pharmacie. Cependant, elle peut être une solution pour tous les fumeurs ayant échoué face aux traitements « classiques » comme les patchs à la nicotine. Dans l’Union européenne, 6 millions de fumeurs ont arrêté le tabac et 9 millions ont pu réduire leur consommation en choisissant la cigarette électronique, selon une analyse de l’Eurobaromètre 2014.
Stopper une addiction est toujours une étape difficile à vivre. Si l’usage de la cigarette électronique peut s’avérer efficace pour arrêter de fumer, il existe également d’autres alternatives sans danger pour la santé comme le recours à des herbes thérapeutiques ou à l’hypnose par exemple.
Futurs anciens fumeurs : n’hésitez pas à vous faire épauler durant cette étape. Vous pouvez contacter Tabac info service au 3989 ou sur tabac-info-service.fr.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.