L’Impôt sur les Sociétés représente la troisième source de recettes fiscales pour l’État français. Mais grâce à l’économie collaborative, de nombreuses entreprises bénéficiaires parviennent à ne pas payer d’impôts.

 
 

Uber. Image du domaine public
Uber. Image du domaine public.

 

Un soir comme un autre, vous commandez un Uber pour vous rendre à un Airbnb que vous avez déniché sur Google. Sans le vouloir, vous participez au système de ces trois entreprises qui réalisent des bénéfices en payant le moins d’impôts possible, voire aucun. Si Google tire son épingle du jeu notamment grâce à l’optimisation fiscale, le cas Uber et Airbnb est plus récent et ne se limite pas à ce tour de passe-passe financier. On parle alors d’économie collaborative. Démarré il y a une dizaine d’années, ce marché innovant pourrait être multiplié par vingt en dix ans. Selon le gouvernement, on estime à 20 milliards d’euros le chiffre d’affaires du secteur en 2013 et à 302 milliards d’euros d’ici 2025 ; ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de + 36,4 % et une multiplication du marché par plus de 20 en 10 ans. Le succès de ce nouveau modèle économique s’explique par des facteurs autant économiques que sociaux. Les conséquences de la crise économique ont poussé les consommateurs à chercher des produits et des services moins coûteux. La démocratisation des nouvelles technologies a alors facilité les connexions entre les internautes et a optimisé cette économie de partage à grande échelle. Ainsi, 89% de la population française déclare avoir déjà réalisé au moins une fois une pratique de consommation collaborative. En 2013, l’achat ou la vente de biens entre particuliers via des plateformes en ligne concernait 52 % de la population, et 32 % des Français indiquaient recourir à des pratiques de mobilité collaborative dont 21 % pour le covoiturage. Si elle est financièrement avantageuse pour les consommateurs, l’économie collaborative est également socialement vertueuse. Elle représente un bol d’air frais pour ceux qui fuient le consumérisme de masse et l’individualisme : on échange des compétences, on recycle des biens matériels, on partage des instants de vie au cours d’un trajet, etc. L’économie collaborative augmente le pouvoir d’achat la confiance des consommateurs. On se tourne alors vers l’autre et vers l’avenir plus sereinement. Ce regain de confiance permet d’engager un mode de consommation qui n’est plus uniquement basé sur l’aspect financier mais également sur des bases sociales et environnementales.

 

Mais aussi idyllique puisse-t-elle être, l’économie collaborative comporte des failles. Accusations de concurrence déloyale, procès multiples, flou fiscal… les 90 000 startups qui composent le marché mondial de la consommation collaborative sont en proie à plusieurs barrières.

 
 

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Sarah Belnez pour Sereni Magazine.