Cranberries


La canneberge, la grande airelle rouge d’Amérique du Nord, l’atoca ou l’ataca (au Québec) ou encore souvent appelée par son nom anglais dans les produits industriels en Europe, cranberry, est un arbrisseau qui croît dans les tourbières des régions froides. Sa présence caractérise les sols à sphaignes, imbibés d’eau.


Le fruit de la canneberge (Vaccinium macrocarpon) est reconnu pour ses qualités thérapeutiques, en premier lieu en tant qu’antioxydant, qualité mesurée par exemple par la méthode ORAC (Oxygen radical absorbance capacity) utilisée jusqu’à récemment par l’USDA (United States Department of Agriculture) pour évaluer les aliments ayant un fort pouvoir antioxydant. La méthode était complexe dans le détail et donnait plutôt une fourchette de valeurs. L’USDA ne considère plus les valeurs ORAC comme ayant une valeur scientifique.

Antioxydants


La canneberge est riche en vitamine C et en autres antioxydants. Bien que cela ne soit pas démontré scientifiquement, certains courants de médecine alternative affirment que les antioxydants permettent de neutraliser les radicaux libres du corps et, ainsi, de prévenir l’apparition de certains cancers, de maladies cardiovasculaires, et de diverses maladies liées au vieillissement.

Infection urinaire (cystites)


Ce fruit contient un élément particulier, la proanthocyanidine de type A (PAC A) qui est un flavonoïde de type proanthocyanidol. Ce composé empêcherait certaines bactéries Escherichia coli responsables des cystites d’adhérer à la vessie et de causer l’infection. Ne bénéficiant pas de point d’ancrage, ces bactéries sont alors naturellement éliminées par les voies naturelles.


Prévention des infections urinaires : boire de 250 ml à 500 ml par jour de cocktail de canneberge (ce qui équivaut à 80 ml à 160 ml de jus pur), ou prendre, deux fois par jour, l’équivalent de 300 mg à 400 mg d’extrait solide sous la forme de capsules ou de comprimés. On peut également consommer les fruits frais ou congelés à raison de 125 ml à 250 ml par jour.


La canneberge d’Europe (Vaccinium oxycoccos) n’est pas validée pour l’usage dans la prévention des infections urinaires.


Débat sur les qualités thérapeutiques de la canneberge:

Des études divergentes concernent l’effet du jus de canneberge sur les infections urinaires. Selon certaines études, il n’y a pas d’effet sur les infections urinaires, même sur certaines sous-populations. Une étude retient l’intérêt de la canneberge en comparaison au traitement aux antibiotiques, à cause des effets secondaires moindres et de l’inconvénient de la sélection des souches résistantes avec les antibiotiques. Selon d’autres auteurs, la canneberge contient une substance particulière, la proanthocyanidine de type A (PAC A), un polyphénol qui contribue à diminuer la fixation, sur les parois des voies urinaires, de certaines bactéries coliformes (Escherichia coli) souvent responsables d’infections urinaires. Ces études qui mettent en avant un effet protecteur et non curatif ont été validées par plusieurs avis de l’administration française.


L’EFSA, dans le cadre de la révision de toutes les allégations de santé (Règlement 1924/2006), a jugé que les études fournies n’étaient pas suffisantes pour étayer les allégations de santé concernant les infections urinaires.


L’actualisation des revues systématiques des publications scientifiques par la Collaboration Cochrane ne permet pas de recommander le jus de canneberge pour la prévention des infections urinaires à répétition.

Soins dentaires

La canneberge pourrait aussi être efficace pour soigner ou prévenir la gingivite et la parodontite (inflammation des gencives).


La proanthocyanidine, dont les effets antiadhésifs sur certaines bactéries responsables des infections urinaires sont probables (voir plus haut), permettrait également d’éliminer certaines bactéries dentaires en créant une sorte de film protecteur.


Il est important de noter que les jus commerciaux offerts sur le marché ont une teneur élevée en sucre et une forte acidité. Ils ne sont donc pas bienfaisants en ce qui concerne l’hygiène buccale.

Autres


D’autres effets ont été mis en évidence, comme l’amélioration de l’état général de la prostate. Les extraits de petits fruits rouges possèdent une activité anti-cancéreuse in vitro, sans que l’on puisse actuellement déterminer précisément les composés chimiques en cause. Une étude portant uniquement sur les canneberges  indique que ce sont très probablement les polyphénols qui sont à l’origine de ces propriétés.