Le traitement des déchets est une obligation délicate pour la plupart des villes. Mais pour San Francisco, c’est une évidence qui doit être approfondie. L’objectif ? Réduire le gaspillage et recycler 100 % de ses déchets d’ici 2020.

 
 

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Le Golden Gate Bridge à San Francisco en Californie. Image du domaine public.

 
En 2002, la ville de San Francisco a voté l’objectif « zero waste » (zéro déchet). L’idée est de réduire le gaspillage et recycler 100 % de ses déchets d’ici 2020 afin de limiter la pollution émise par les décharges et les incinérateurs. En 2009, la ville californienne a rendu le tri sélectif obligatoire. Les trois poubelles sont baptisées le « magic three » : noire pour les détritus non traitables, bleue pour le recyclable et verte pour le compost. Mais la championne mondiale de la gestion des déchets est loin d’avoir terminé son défi environnemental. Après avoir supprimé les sacs en plastique dans les commerces, San Francisco a bien l’intention d’interdire la vente et de la distribution de petites bouteilles d’eau en plastique dans les espaces publics de la ville. Cette mesure vise à réduire le coût économique et environnemental lié aux bouteilles en plastique. Car en plus de coûter cher, ces dernières mettent 400 ans à se dégrader. De nombreuses fontaines d’eau et des gobelets compostables distribués lors d’évènements les remplaceront dans les quatre années à venir. Le conseil municipal souhaite faire prendre conscience à ses presque 840 000 habitants des bienfaits environnementaux et économiques à recycler les déchets. Une évidence qu’il a pu prouver en 2000 en se tournant vers les hôtels et les restaurants qui génèrent beaucoup de déchets organiques. Pour prouver l’efficacité du recyclage, l’expérience s’est portée sur l’hôtel le Hilton, qui sert 7 500 repas par jour. Les 200 000 dollars économisés en un an n’ont pas tardé à motiver les autres établissements de la ville. Le conseil municipal s’est ensuite intéressé aux entreprises de constructions, plus gros utilisateurs des décharges publiques. Après des mois et des mois de négociations, la ville est parvenue à convaincre les professionnels du bâtiment à recycler 75% de leurs débris en 2006.

 

San Francisco est la preuve que nous pouvons changer nos habitudes et que les efforts finissent par payer puisque la ville a dépassé les 80% de recyclage en 2012. D’autres villes commencent à s’inspirer du modèle de San Francisco comme Roubaix qui incite les habitants à découvrir le « zéro déchet ». Si les mentalités changent, le chemin est encore long. Selon la Banque Mondiale, « plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à un service d’enlèvement des déchets ménagers et environ 4 milliards de personnes utilisent des décharges illégales ou non réglementées, qui accueillent plus de 40 % des détritus produits dans le monde ».

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.