Après des années de négociations, les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) sont parvenus à un accord : créer la plus grande réserve marine du monde pour protéger une immense zone de l’Antarctique.

 

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Mer de Ross. Image du domaine public.

 

C’est un accord historique auquel sont parvenus les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) ce vendredi 28 octobre 2016, lors de la réunion annuelle à Hobart (Australie). L’histoire remonte en 1841, lorsque l’explorateur britannique James Clark Ross a découvert une immense baie située à l’ouest de l’Antarctique, sur le côté Pacifique. En 2011, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande ont proposé un projet de sanctuarisation dans le cadre de la CCAMLR, qui regroupe 24 pays et l’Union Européenne. Refusé par la Chine et la Russie, le projet a finalement été respectivement accepté par les deux pays en 2015 et en 2016. Après des années de négociations, cette vaste zone, depuis baptisée la mer de Ross, bénéficie d’une protection. Elle deviendra la plus grande réserve marine du monde lors de son entrée en vigueur en décembre 2017 et s’étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés découpés en plusieurs zones. La pêche sera interdite sur 1,12 million de kilomètres carrés (soit environ 70% de la superficie totale) mais autorisée sous conditions sur le reste de la zone, selon le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully. Autre bémol, l’accord inclut une clause temporelle de 35 ans. Si la protection marine s’inscrit sur le long terme, il faudra pourtant attendre 35 ans pour savoir si les membres du CCAMLR sont prêts à prolonger le projet. Andrea Kavanagh, chargée de l’Antarctique au sein de Pew Charitable Trusts, rappelle cependant l’importance de cet accord puisque « c’est la première fois que des nations acceptent de protéger une gigantesque portion d’océan au-delà des juridictions nationales ».

 

La préservation d’un écosystème

 

Surnommée « le dernier océan », la mer de Ross est considérée comme le dernier écosystème marin intact de la planète. En effet, cette zone n’est relativement pas touchée par la pollution, la surpêche ou les espèces invasives. Il s’agit d’un véritable refuge pour un tiers de la population mondiale des manchots Adélie, un quart des manchots empereurs de la planète et un tiers des Pétrel antarctique. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, la mer de Ross abrite également des milliers de baleines de Minke ainsi que des orques et des phoques de Weddell. Au total, ce ne sont pas moins de 10 000 espères uniques présentes dans cette zone qui seront protégées grâce à cet accord.

Cet accord conclu par les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique montre que la mobilisation des citoyens, des ONG et de tous ceux qui se battent pour protéger la nature n’est pas vaine et qu’il est encore temps de changer les choses.

 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.

 

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