Les lanceurs d’alerte se battent pour révéler au grand public des éléments qu’ils jugent menaçants pour la société. Edward Snowden, Denis Robert, Irène Frachon… Que risquent-ils?
Ils mettent en péril leur carrière, leur vie privée et leur tranquillité pour prévenir les institutions et le grand public. Les lanceurs d’alerte sont ces hommes, femmes et groupes de personnes qui agissent de manière désintéressée pour révéler les actions qu’ils considèrent menaçantes pour l’homme, la société, l’économie ou l’environnement. Généralement, il s’agit de salariés qui révèlent les crimes et délits commis par leur entreprise. Si leur courage contribue au bon fonctionnement de notre démocratie, la société leur renvoie rarement la pareille. Mais après une première loi contre la corruption portée en 1993 sous le Gouvernement de Pierre Bérégovoy, le ministre des Finances Michel Sapin continue son combat avec la loi Sapin 2. Le mardi 8 novembre 2016, le Parlement a finalement adopté définitivement la proposition de loi organique relative à la compétence du Défenseur des droits pour l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte. Dans le cadre de la lutte contre la corruption et la protection des lanceurs d’alertes, un registre plus clair va être créé pour identifier les lobbies. C’est la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique qui devra surveiller et gérer ce registre, référençant les objectifs, les sommes dépensées et les honoraires perçus au titre de leur mission de représentation à l’Assemblée des représentants d’intérêts. Concernant les lanceurs d’alerte, ils bénéficieront désormais d’un statut et d’une définition précise : « un lanceur d’alerte est une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi, un crime ou un délit, une violation grave et manifeste d’un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale pris sur le fondement d’un tel engagement, de la loi ou du règlement, ou une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance ». Ce premier pas est indispensable mais n’est que le début d’un long combat pour ceux qui cherchent à avertir les populations. Les nombreuses ONG qui soutiennent les actions des lanceurs d’alerte l’ont bien compris et ne ménagent pas leurs efforts. Transparency International France est par exemple en première ligne du plaidoyer pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte dans l’hexagone. Accompagnée du mouvement citoyen indépendant Powerfoule, elle a lancé une pétition soutenue par 17 organisations de la société civile. L’idée est d’inviter tous les citoyens à se mobiliser en faveur d’une protection efficace des lanceurs d’alerte.
Cliquez ici pour signer la pétition nationale pour la protection des lanceurs d’alerte.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.