En France, chaque élève doit être capable de communiquer dans au moins deux langues vivantes à la fin de l’enseignement secondaire. Pour ceux qui sont passés à côté ou qui ont perdu leurs acquis, un logiciel permet d’apprendre une langue en 200 heures.
Depuis la rentrée 2016 en France, les élèves sont sensibilisés à une langue étrangère dès le CP et à une deuxième langue vivante dès la classe de cinquième. Pourtant, malgré la volonté du Gouvernement d’améliorer les compétences des élèves français en langues vivantes, les résultats ne sont pas présents. La France se situe au 25ème rang du classement du TOEFL, le test international d’anglais. Selon Digischool, les 2/3 des Français ne parlent aucune langue étrangère couramment et seulement 1/3 des Français estiment qu’il est utile d’apprendre une langue étrangère, en particulier pour faire carrière. Heureusement, la tendance semble s’inverser puisque 90% des moins de 25 ans parlent une langue étrangère. Mais au-delà de la volonté, il est parfois difficile de trouver le temps d’apprendre une nouvelle langue.
Partager son vécu
Pour le physicien estonien Mait Müntel, le temps est précieux. Après plusieurs années à participer au CERN à la découverte de la particule (le boson de Higgs) dans la partie francophone de la Suisse, le scientifique ne parvient toujours pas à maîtriser la langue française. Sans passer par les cours de langue habituels et en mettant de côté les sites et les livres d’apprentissage, Mait Müntel décide de créer sa propre méthode. Après avoir étudié pendant 200 heures à partir d’un prototype fait-maison, le physicien teste ses connaissances en se présentant à un examen de langue française équivalent au niveau lycéen. Sa réussite lui donne alors l’idée de partager sa méthode. Pour cela, Mait Müntel a repris les principes de son apprentissage qui consistent notamment à déterminer statistiquement les mots les plus utilisés en fonctions des centres d’intérêt des utilisateurs tout en tenant compte des capacités de mémorisation de chacun. Cette réussite pousse Maït Müntel à quitter le CERN pour créer sa propre startup : Lingvist. Après avoir reçu en mars 2013 la Bourse Prototron, qui aide au financement des jeunes startups, Lingvist est sélectionnée parmi plus de 1500 inscrits pour participer au programme d’accélération Techstars Londres. Mais cette aventure n’aurait pu être possible sans des investisseurs solides. Entre autre, le programmateur estonien Jaan Tallinn, largement reconnu pour avoir participé au développement des logiciels Skype et Kazaa, la société de services internet Rakuten et l’Union Européenne avec la subvention de H2020.
L’équipe de Lingvist espère « créer de nouveaux et meilleurs algorithmes, fournir un meilleur produit, une plus vaste gamme de langues et une expérience formidable qui aidera aux utilisateurs d’acquérir des langues plus rapidement que jamais ».
Aujourd’hui, plus de 300 000 utilisateurs font confiance à la méthode d’apprentissage des langues de Maït Müntel.
Mots statistiquement pertinents + Votre mémoire + Algorithme adaptatif = Apprentissage rapide
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.