Partie intégrante de l’emblème floral de la France et inspirateur d’un certain nombre de peintres impressionnistes tels que Claude Monet, le coquelicot est une fleur rouge vif que l’on trouve abondamment dans les champs de province en Europe. Tous les ans dès le mois d’avril, les terrains fraîchement remués voient éclore des centaines de fleurs rouges et fragiles. Si le coquelicot ennuie les agriculteurs de par son côté envahisseur, les promeneurs et amoureux de la nature doivent ce spectacle au vent, grâce auquel les graines contenues dans le fruit du coquelicot – la capsule située au cœur de la fleur – sont disséminées en grande quantité.
Une fois coupée, la tige velue du coquelicot laisse échapper du latex, un suc laiteux toxique pour l’homme. Mais ce qui est particulier au coquelicot, ce sont ses pétales. Peu nombreux, espacés et un peu froissés, leur matière est délicate et agréable au toucher.
Infusion ou cataplasme ; à chaque bobo son remède
Outre le plaisir de les regarder, les coquelicots procurent quelques bienfaits thérapeutiques. En phytothérapie par exemple, ses pétales sont séchés avant d’être consommés en infusion (4 à 5 pétales par tasse à hauteur de trois tasses par jour maximum pour un adulte). Dans la médecine traditionnelle, ces tisanes sont recommandées pour le sommeil des enfants – déconseillé avant trois ans – mais leurs vertus sédatives touchent également les adultes.
L’infusion de coquelicot n’est cependant pas le remède des seules insomnies. En médecine rurale, on l’utilise pour soigner les affections ORL ainsi que pour calmer la toux et les irritations de la gorge grâce à ses propriétés émollientes et béchiques – antitussif. Certains médicaments tels que des pastilles à sucer ou des sirops antitussifs sont d’ailleurs élaborés à base de coquelicot.
En cas d’abcès dentaires ou d’affections oculaires, l’application de cataplasme chaud de fleurs de coquelicot infusées (10 à 20 g de pétales séchés par litre d’infusion) soulagerait l’utilisateur. Appliquée en compresses sur le visage, l’infusion aux coquelicots peut également servir d’antirides.
Du vase à l’assiette
En cuisine aussi le coquelicot est bien présent. Dans les fourneaux ou sur la table, le coquelicot décore. En effet, à l’instar des graines de pavot, les graines de coquelicot sont aussi utilisées en pâtisserie.
Enfin, les amoureux des coquelicots seront ravis d’apprendre qu’il suffit de cautériser la tige à l’endroit où elle a été coupée pour prolonger la vie de la fleur. Ainsi, avant de transformer vos fleurs en remèdes et pains aromatisés, vous pourrez désormais profiter de la beauté d’un bouquet de coquelicots, quelques jours de plus.
Elodie Poinsot pour www.sereni.org