Petit animal de la famille des mammifères insectivores, le pangolin est reconnaissable à son corps allongé recouvert d’écailles. Si l’on n’entend pas beaucoup parler de cet animal au physique particulier, il est pourtant menacé de disparition.
Pandas, éléphants, rhinocéros… Si les campagnes de sensibilisation pour la protection animales sont médiatisées, on parle moins de cet animal curieux qu’est le pangolin. Avec son corps allongé (entre 30 et 80 centimètres et une queue presque aussi longue) et ses écailles, le petit mammifère n’attire pas forcément l’attention du grand public mais est pourtant victime d’un braconnage intensif. Aujourd’hui, l’ensemble des huit espèces de pangolins présentes dans les régions tropicales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est sont menacées de disparition. Selon le Fonds international pour la protection des animaux, le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde : « les hommes braconnent plus de pangolins que de rhinocéros, d’éléphants et de tigres réunis ». Environ un million de pangolins ont été vendus illégalement au cours de la dernière décennie. La situation des pangolins vient cependant de franchir une belle étape puisque le commerce international de toutes les espèces de pangolin vient d’être interdit. Cette loi vient d’être votée par la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites) lors d’une réunion ayant eu lieu à Johannesburg (Afrique du Sud) du 24 septembre au 5 octobre 2016. L’illégalité de son commerce devrait rendre le trafic des criminel plus délicat mais pas impossible puisque le pangolin demeure une proie facile. En plus de son petit gabarit (moins de 20 kilos), le mammifère se roule en boule quand il est menacé.
Les raisons de son triste succès
La chair et les écailles du pangolin sont particulièrement appréciées au Vietnam et en Chine pour leurs prétendues propriétés médicinales. Pourtant, aucune preuve scientifique n’atteste de ces vertus thérapeutiques. La viande de pangolin est également considérée comme un met délicat que l’on consomme à certaines occasions.
Le jeudi 23 juin 2016, les autorités hongkongaises ont découvert, à l’intérieur d’un cargo provenant d’Afrique, 4,4 tonnes d’écailles de pangolin. Cela représente 1 100 à 6 600 pangolins selon les estimations de l’International Union for the Conservation of Nature (IUCN) pour un commerce de 1,13 millions d’euros. Il s’agirait de l’une des plus grosses prises depuis cinq ans, selon le gouvernement hongkongais. Le 26 août 2016, 657 pangolins congelés ont été saisis par la police indonésienne sur l’île de Java.
Si la demande ne cesse de croître depuis deux décennies, les défenseurs du pangolin espèrent que l’illégalité totale de son commerce freinera ce trafic.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.