L’enseignement du Bouddha met le doigt sur un point sensible : l’impermanence des choses et des êtres.
Nous sommes prisonniers de cette envie de maintenir (ou même de posséder) ce qui est et ce que nous croyons être : nos privilèges, les êtres aimés, nos biens matériels, notre travail, notre santé, notre vie, notre moi.
Or, tout est impermanence : il est impossible de conserver notre univers égocentrique en l’état. Notre corps est vieillissant et mortel, nos relations et tout ce qui existe en nous et autour de nous finiront un jour. Nos amours, nos idées, nos biens ; tout est fluctuant. Et ce choc entre nos désirs, nos attachements et la réalité est un électro-choc qui peut nous décider à vivre avec un autre regard. Il faut savoir vivre ici et maintenant, dans la réalité de l’instant, en coupant nos attachements au passé, au présent et au futur.
Ce peut être une vision très pessimiste de la vie ou une fantastique disponibilité à ce que la vie nous offre à chaque moment.
Mais pour Bien vivre, avons-nous le choix ?
Si nous fermons les mains pour posséder ce que la vie nous présente, à nouveau l’attachement se révèle une prison.
Avec un certain recul et une pratique en ce sens, il est évident que l’impermanence est une chance pour nous, une possibilité de changement, et donc un nouvel horizon qui s’ouvre, un espace de tous les possibles.
Toute notre pratique doit résoudre cette ambiguïté : comment rester disponible et émerveillé sans attachement ?
Le non-attachement n’a rien à voir avec l’indifférence. Bien au contraire. Mais comment arriver à cet état ?
« Par la pratique » disent les sages. À nous d’expérimenter…
Alain Delaporte-Digard, pour Sereni