Micheline Flak est professeure de yoga, spécialiste de l’enseignement du yoga chez les enfants et fondatrice de la RYE (Recherche sur le Yoga dans l’Éducation).

 

Le tantra est probablement la science la plus ancienne dans la bibliothèque de l’humanité. Le tantra a été fait pour des gens qui voulaient se parfaire et évoluer mais qui n’avaient pas la capacité de s’isoler dans la jungle ou dans un monastère. Alors comment évoluer en restant où l’on est ? Un proverbe tantrique dit que les obstacles que l’on rencontre dans la vie quotidienne sont des moyens : « ce qui est la cause de ta chute est le moyen de ta remontée ».

Il y a différentes formes de yoga.

Le yoga psychologique nous met, en quelques sortes, dans des postures mentales ; comment penser efficace ? comment maîtriser ses obsessions et ses pensées vagabondes ? La maîtrise du psychisme est le but premier du yoga.

Le Hatha yoga, c’est faire en sorte que le corps s’adapte à ses limites pour les dépasser. La respiration, qui est un acte spontané, peut alors être mise sous contrôle. C’est ce qu’on appelle le pranayama : la maîtrise du principe vital et son extension. La première étape est d’observer son souffle. Et l’observation modifie la chose observée dans le sens du ralentissement et de la régulation. Le ralentissement et la régulation du souffle modifie le psychisme.

Le yoga a une valeur universelle et il s’adapte au contexte.

Dans un monde qui compte beaucoup sur l’adaptation à la multiculturalité (c’est-à-dire la relation à l’autre), le fait de respirer ensemble consciemment modifie la relation au groupe. Mais ces techniques sont universelles.

Le yoga est l’antidote parfait au stress.

Le yoga nidra est le yoga du sommeil éveillé. Nous traversons chaque jour deux fois une période de yoga nidra ; lorsque l’on s’endort et lorsque l’on se réveille. C’est le moment où l’on se trouve entre deux mondes : celui de l’éveil et celui du sommeil. Et c’est dans cette période que l’on traverse inconsciemment que l’on peut trouver une très grande force.
Parce que la totalité du cerveau fonctionne : l’hémisphère gauche plutôt lié au côté diurne et l’hémisphère droit plutôt lié au côté nocturne. Parce que le cerveau fonctionne, à ce moment-là, sur les deux modes.
Si on maintient la vigilance dans un état de somnolence, on entre alors dans un état totalement différent où le cerveau est très puissant. Malheureusement, dans la plupart des cas, cette grande force n’est pas employée et quand elle l’est, c’est souvent à mauvais escient.
En effet, dans le moment où l’on se réveille, si l’on pense négatif alors on entraîne le cerveau à penser négatif. Si l’on fait l’inverse, on a de grandes chances de gagner. C’est un peu « se lever du bon ou du mauvais pied ».

Dans le yoga nidra, il y a quelque chose de plus. On s’occupe beaucoup de la traversée des différentes strates de la personne pour arriver au centre, et on s’occupe en particulier du corps. C’est-à-dire que la conscience va traverser d’une manière systématique toutes les parties du corps en commençant par les doigts. C’est alors que, sans difficultés, tout le corps va se trouver, par l’effet de la conscience, dans un état de vibration particulier. On sent son corps mais il est déjà révélateur d’un état de maîtrise et de lâcher prise.

 

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