Anuradha Wahegaonkar, docteur en Ayurvéda, présente ici ce concept à la base de la médecine traditionnelle indienne.
La médecine ayurvédique considère l’Univers comme un macrocosme et l’Homme comme un microcosme. SI l’on en croit l’Ayurvéda, ce qui est présent dans l’univers est aussi présent dans le corps humain.
On distingue cinq mahabhutas (éléments basiques) dans l’univers ; la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther. Tous sont présents en quantité infime dans le corps humain :
– la terre est nos os, nos ongles et nos cheveux ;
– l’eau est représentée par les fluides corporels ;
– le feu est représenté par nos sécrétions digestives ;
– les mouvements dans notre corps sont dus à l’air ;
– l’éther, c’est tous les canaux, ces espaces ouverts à travers lesquels se fait la circulation.
On dit que le corps humain est composé de dosha, dathu et mala.
Il y a trois dosha : pitta, vata et kapha. Kapha est composé de terre et d’eau, pitta est composé d’eau et de feu et vata d’air et d’espace.
La prédominance des dosha dans notre vie varie de diverses façons. Kapha dosha est prédominant dans l’enfance, pitta dosha chez les jeunes adultes et vata dosha dans le vieillissement. Nos maladies sont spécifiques à notre âge.
Le jour aussi a ses prédominances de dosha ; kapha dosha le matin, pitta dosha dans l’après-midi et vata dosha le soir et la nuit.
Idem dans le corps humain : kapha prédomine au niveau de la poitrine et dans la région de la tête, pitta dans la région abdominale et vata dans la moitié basse du corps humain.
L’état d’équilibre entre les dosha maintient le corps en bonne santé mais dès l’instant où ces dosha se détériorent, ils contribuent à vicier les vathu et les mala.
Sur la base des dosha, on distingue sept prakruti ou constitutions du corps. Soit un prakruti fondé sur un seul dosha – kapha, pitta ou vata – ou sur une combinaison – kapha/pitta, pitta/vata ou vata/kapha.
Les dathu sont les tissus du corps alors que les mala en sont les déchets organiques.
Il y a sept dathu : rasa le plasma, rakta le sang, mamsa le muscle, meddha la graisse, asthi les os, majja les nerfs et shukra les fluides reproducteurs.
Et il y a trois mala : l’urine, les excréments et la sueur.
Tous ces dathu et mala ont leurs propres canaux à travers lesquels les flux sont réguliers. Il y a treize canaux dans le corps humain et ceux-ci doivent circuler librement dans la bonne direction. Tout cela aide le corps humain à s’harmonier avec les dosha. Si un canal parmi ces dathu est bloqué, il retourne à l’endroit de l’ancien dathu et si ce canal est bloqué, alors le prochain dathu ne mûrira pas et l’ancien dathu commencera à se détériorer. C’est pourquoi nous devons identifier le canal bloqué pour pouvoir le traiter.
Et il y a pranavaha, l’air ou les mouvements vitaux.
Quand on ne connaît pas la maladie, il faut regarder la personne, sa constitution, son prakruti et tenter d’identifier son dosha en déséquilibre afin de le traiter. Généralement, quand le dosha est rééquilibré, la personne recouvre sa santé.
L’Ayurvéda ne se contente pas d’associer une maladie à un remède. Il croit en la constitution individuelle de chaque personne.
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