Quand les murs de la ville s’improvisent musée à ciel ouvert, il est temps d’ouvrir l’œil sur cet art encore marginalisé. Le street-art, et plus particulièrement le graffiti, regorge de talents inconnus mais bien souvent engagés.

 
 

La tête en l’air ou par terre, on ne remarque pas forcément un art pourtant à portée de main. Entre quelques signatures insipides ou dessins graveleux, des merveilles de rue remplissent nos villes grâce à des artistes urbains qui ne chôment pas. Parce qu’ils nous offrent leur art et qu’ils nous font réfléchir, voici trois street-artists qui méritent d’ouvrir l’œil entre deux métros.

 
 
BANKSY
 

Banksy - La Petite fille au ballon rouge, Londres.
Banksy – La Petite fille au ballon rouge, Londres.

Il est impossible de passer à côté de l’artiste engagé Banksy, dont l’identité est tenue secrète. Et si des chercheurs anglais pensent avoir trouvé qui se cache derrière ces peintures d’un autre genre, ce sont les messages et les idées novatrices de l’artiste que l’on retient avant tout. Alors que le débat sur les migrants venait d’exploser en Europe et ailleurs, Banksy a une nouvelle fois mis le doigt où ça fait mal en créant un parc d’attraction très particulier. Situé dans la banlieue de Bristol, Dismaland, l’anti parc d’attraction Disney a dénoncé l’envers du système à coup de mégots, de déchets, d’acteurs à la démarche dépressive et d’œuvres dont il a le secret. Dénoncer dans un premier temps puis aider et sortir du positif à sa fermeture. En effet, Banksy a décidé de recycler Dismaland en du matériel utile pour les camps des migrants. Si leur situation n’est pas sauvée avec quelques planches, le symbole est néanmoins présent.

 
 
COMBO
 

Combo - Yoda rue d'Aboukir, Paris 2ème.
Combo – Yoda rue d’Aboukir, Paris 2ème.

Né d’un père libanais chrétien et d’une mère marocaine musulmane, Combo est un street-artist Français engagé. Il est notamment reconnu pour s’être introduit dans la zone interdite de Tchernobyl en 2012 afin d’y coller des affiches de publicité faisant l’apologie de l’énergie nucléaire. À peine un an plus tard, il s’empare des rues de Hong Kong et colle des pages Google censurées par le Parti. Il explique son projet dans la vidéo ci-dessous.

 


 
Plus récemment, il a été salué pour son projet intitulé COEXIST, centré sur la cohésion entre les trois religions principales monothéistes.

 
 
INVADER
 

Invader - Invader's Pac-Man, Bilbao en Espagne, près du Musée Guggenheim.
Invader – Invader’s Pac-Man, Bilbao en Espagne, près du Musée Guggenheim.

À l’image de Banksy, Invader souhaite garder l’anonymat et se cache la plupart du temps derrière des masques pixélisés. Une résonance à ses œuvres en mosaïques colorées inspirées du jeu vidéo Space Invaders. À Paris en France, son pays d’origine, mais aussi à New York, Bangkok, Tokyo, Londres ou encore Los Angeles, le graffeur/mosaïste sème ses Space invaders partout dans le monde. Arrêté plusieurs fois par les autorités, il ne cesse de réinventer sa marque, n’hésitant pas à développer un jeu pour mobiles intitulé FlashInvaders ou à envahir de grandes galeries et musées et même…la veste de Jacques Chirac. En effet, le street-artist a montré que son invasion n’a aucune limite en collant sous forme de sticker l’une de ses créations sur l’ancien Président de la République lors de la Foire internationale d’art contemporain à Paris le 28 octobre 2000.

 
 
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.