Le 20 janvier 2016, le monde entier se tournait vers une potentielle 9ème planète. Mais qui est à l’origine de cette découverte ? Quelles preuves pourraient confirmer cette thèse ? Et surtout, que savons-nous de cette mystérieuse planète ?

 
 

On pourrait croire à un épisode de la série The Big Bang Theory, deux chercheurs du Caltech, institut respecté de Pasadena en Californie, affirment avoir la preuve de l’existence d’une 9ème planète. Le 20 janvier 2016, la revue « The Astronomical Journal » publiait un article de Konstantin Batygin et Mike Brown. Le nom vous dit quelque chose ?

 
 

Deux chercheurs reconnus

 

Si Mike Brown est reconnu dans le domaine scientifique pour avoir découvert plusieurs objets transneptuniens, dont les planètes naines Eris et Makémaké, il est également en partie responsable de la déclassification de Pluton. Ses recherches fructueuses racontées dans son ouvrage « Comment j’ai tué Pluton, et pourquoi elle l’a bien cherché » ont largement contribué au changement de statut de cette planète, passée depuis dans la catégorie de planète naine. Son collègue n’est autre que son ancien élève, Konstantin Batygin. Le magazine Forbes, tout comme le milieu scientifique, reconnaît déjà le talent du jeune russe puisqu’à 28 ans seulement, il figure sur la liste 2015 des « 30 jeunes scientifiques de moins de 30 ans qui changent le monde ».

 
 

 À quoi pourrait-elle ressembler ?

 

Si l’existence de cette 9ème planète est avérée, on suppose qu’elle aurait une masse d’environ dix fois celle de la Terre et serait sur une orbite sept à vingt fois plus éloignée que celle de Neptune, comprise entre 200 et 1200 UA (unités astronomiques ; 1UA équivaut la distance Terre- Soleil). Une planète très lointaine qui effectuerait le tour du Soleil en 15 000 ans ! Le duo scientifique l’imagine gazeuse et pense qu’elle aurait été conçue en même temps qu’Uranus ou Neptune. Ce sont plusieurs collisions qui l’auraient ensuite éjectée plus loin.
 

 
Une possibilité mais pas une certitude

 

Si l’enthousiasme général a envahi les médias à la publication de l’article, le conditionnel doit néanmoins être de rigueur. Certes, l’existence d’une 9ème planète est excitante, mais elle doit être confirmée avant de sabrer précipitamment le champagne. Les deux scientifiques l’ont d’ailleurs souligné dans l’article : ils n’ont pas observé la nouvelle planète mais ont déduit sa trajectoire en compilant de nombreuses données sur les orbites d’objets transneptuniens. D’ailleurs, si certains médias parlent d’existence, les deux scientifiques parlent de possibilité. Cette découverte, qui résulte de modèles mathématiques et de simulations par ordinateur, représente pour Mike Brown et Konstantin Batygin, la seule explication possible au phénomène orbital étudié. Pourtant, d’autres scientifiques ont exprimé leurs doutes quant à cette découverte, justifiant que les données pourraient être incomplètes. À l’observatoire de Nice et à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) de Paris, une autre étude portant sur le même sujet pourrait bien ébranler complètement l’hypothèse des deux scientifiques. Celle-ci prouverait l’impossibilité de trouver une planète massive à une distance inférieure à 1200 UA, c’est-à-dire le maximum de la potentielle 9ème planète….

 
 
Sources : Article paru dans The Astronomical Journal.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.