Si les connaisseurs parviennent à cueillir certains champignons tout au long de l’année, la plupart des promeneurs associent la cueillette à l’automne. Comment cueillir sereinement des champignons lorsque l’on est novice ?
Qui dit automne dit généralement promenade en forêt et cueillette de champignons. Pour que cette activité se déroule en toute sérénité, il est indispensable de prendre quelques précautions. Comme le rappelle le ministère de la Santé, « ne ramassez pas un champignon si vous avez le moindre doute sur son état ou son identification, certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ». Lors de votre récolte, déposez les champignons par espèces pour éviter une éventuelle contamination. Il est conseillé d’utiliser un carton, une caisse ou un panier car les sacs en plastique accélèrent le pourrissement. Lavez-vous bien les mains après la récolte puis placez les champignons au réfrigérateur. Il est fortement conseillé de les consommer dans les deux jours suivant la récolte, car ils produisent des toxines en vieillissant. Et s’ils supportent très bien la congélation il est vivement conseillé de ne jamais les manger crus. Si malgré toutes ces précautions vous ressentez un ou plusieurs symptômes (tremblements, vertiges, troubles de la vue, nausées, vomissements, etc), contactez immédiatement un centre antipoison ou le Centre 15. Les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 12 heures après la consommation. Le ministère de la Santé conseille de « noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification ».
Choisir les bons champignons
Avant toute chose, ne cueillez pas les champignons situés à proximité d’une route, d’une décharge ou tout autre site pollué, car les champignons sont essentiellement composés d’eau puisée dans le sol. Pour optimiser l’identification du champignon, prélever sa totalité. Sur les 4 000 champignons présents dans les forêts françaises sachez que seulement une trentaine d’entre eux sont comestibles. Il faut donc être très vigilant et ne pas hésiter à jeter un champignon en cas de doute. Entraînez-vous avant la cueillette à reconnaitre les espèces comestibles comme les girolles, les cèpes, les bolets, les trompettes, les chanterelles, etc. Il existe également des applications sur Iphone et Android pour distinguer les différents spécimens. Mais pour être certain de ne courir aucun risque, faites contrôler votre récolte par un spécialiste : un pharmacien ou un membre d’une association de mycologie.
Ce qu’en dit la loi
La cueillette des champignons sauvages repose sur les dispositions du Code forestier et du Code de l’environnement. Sur un terrain privé, la cueillette est interdite sans l’autorisation du propriétaire. Dans les bois et forêts relevant du régime forestier, la cueillette est tolérée si elle n’excède 5 litres. Si vous ne respectez pas cette limite, vous encourez une peine d’amende allant de 750 € à 45 000 € et de 3 ans d’emprisonnement, selon le volume ramassé, conformément aux dispositions du Code pénal relatives aux appropriations frauduleuses. De plus, « un arrêté préfectoral peut interdire – ou autoriser sous certaines conditions – le ramassage et la cession à titre gratuit ou onéreux de ces végétaux ». Il est donc conseillé de se renseigner auprès de la mairie sur la législation actuelle avant de partir en cueillette.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.