Ils n’ont jamais été autant présents dans notre quotidien, les médias en ont fait leur sujet de prédilection, mais que se cache-t-il vraiment derrière les perturbateurs endocriniens ? Quel impact ont-ils sur notre santé ?
S’il est difficile de trouver une description des perturbateurs endocriniens qui met tout le monde d’accord, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé en 2002 une définition qui a su séduire le plus grand nombre :
« Un perturbateur endocrinien potentiel est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous)- populations. Cette catégorie est divisée en deux sous- catégories : la catégorie 2a pour les perturbateurs endocriniens suspectés et la catégorie 2b pour les perturbateurs endocriniens pour les substances possédant des indications de propriétés de perturbation endocrinienne ».
Pouvant être d’origine naturelle ou découler des activités humaines, les perturbateurs endocriniens affectent notre organisme de différentes façons. Ils peuvent empêcher une hormone de se fixer à son récepteur et empêcher la transmission du signal hormonal, mimer l’action d’une hormone naturelle et entrainer la réponse due à cette hormone ou encore perturber la production ou la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.
Comment détecter les perturbateurs endocriniens ?
Depuis 2009, le ministère de la Santé a chargé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de faire des recherches sur les perturbateurs endocriniens afin de déterminer leur nature et leur impact. Plus précisément, l’Anses a pour rôle de « caractériser les dangers des substances, identifier les produits et articles de consommation grand public contenant des substances toxiques pour les fonctions de reproduction, caractériser les expositions de la population générale à ces substances par ces articles ou produits, évaluer les risques pour la santé et identifier les substitutions possibles pour les produits ou substances pour lesquels un risque sanitaire aurait été mis en évidence ». On soupçonne les perturbateurs endocriniens d’être un facteur d’obésité, de puberté précoce, de malformation génitale, de stérilité et de cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate, testicules).
Où peut-on trouver des perturbateurs endocriniens ?
Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits de consommation courante. Parmi les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens, on soupçonne les retardateurs de flammes, les parabens incorporés à certains cosmétiques, les phtalates qui sont présents dans de nombreux produits plastiques, certains pesticides ou encore les hydrocarbures aromatiques polycycliques qui sont présents dans les sources de combustion (fumée de cigarette, émission des moteurs diesels, incendies, etc).
En mai 2016, le Monde a révélé que la Commission européenne gardait un rapport d’environ 250 pages, une « étude d’impact » sur les perturbateurs endocriniens. Avec une présence dans de nombreux objets de consommation courante, la substance du moment met des milliards d’euros sur la table européenne.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.