Elles font voir rouge une fois par mois mais demeurent un sujet relativement tabou. Si les menstruations ne font pas l’objet de marronniers, comme les vacances scolaires ou les premières neiges, elles sont parvenues à attirer l’attention de nombreux médias en révélant un secret. Pourquoi les menstruations sont-elles douloureuses ?

 
 

80% des femmes souffrent du syndrome prémenstruel. Image du domaine public.

 
 
Pour certaines c’est l’affaire de quelques jours légèrement dérangeants et d’un flux « raisonnable ». Pour d’autres, c’est l’angoisse et des pertes importantes accompagnées de douleurs insupportables. Si 80% des femmes souffrent de douleurs abdominales, de nausées, de maux de dos ou encore de migraines intenses avant et pendant la période de leurs règles, le sujet ne semblait pas passionner les scientifiques. Mais une étude publiée en juin 2016 dans le Journal of Women’s Health pourrait bien changer la donne et expliquer pourquoi certaines femmes souffrent de règles douloureuses (ou dysménorrhée). Menée sur 3 302 femmes, l’étude met en évidence le rôle de la protéine C réactive (CRP) dans l’apparition des douleurs ressenties par 8 femmes sur dix avant et après leurs règles. Synthétisée par le foie, la CRP apparaît dans le sang en cas d’inflammation de l’organisme. Selon l’analyse scientifique, les femmes souffrant de syndrome prémenstruel ont un niveau élevé de cette protéine dans le sang. Si des études plus approfondies seront nécessaires pour déterminer plus précisément le rôle de la CRP pour chaque symptôme, les chercheurs constatent que « les troubles de l’humeur, les crampes abdominales, dorsales et à la poitrine, les fringales et la prise de poids, les sensations de ballonnements » apparaissent « sensiblement et positivement » liés à des hauts niveaux de cette protéine. Pour l’instant, l’étude devrait permettre au corps médical de mieux accompagner les femmes souffrant du syndrome prémenstruel en leur prescrivant des médicaments anti-inflammatoires plus adaptés. Les scientifiques soulignent que certains comportements comme le surpoids, l’obésité et le tabagisme peuvent être un terrain propice pour le CRP, responsable du déclenchement des inflammations aiguës qui provoquent le syndrome prémenstruel.

 
 

Atténuer les douleurs en douceur

 

Les femmes souhaitant éviter les anti-inflammatoires peuvent se tourner vers des méthodes plus douces comme l’hypnose, l’aromathérapie ou l’acupuncture. Le shiatsu qui consiste à stimuler les points d’acupuncture, non pas avec des aiguilles mais avec les doigts, peut également s’avérer payant. Adopter quelques gestes simples, comme marcher, éviter la caféine et l’alcool, manger équilibré, favoriser les minéraux et les vitamines ou faire l’amour peuvent également atténuer la douleur. Enfin, des infusions à base d’aubépine, de menthe, de camomille ou de gingembre sont reconnues pour apaiser les maux.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.