Qu’est-ce qu’une entreprise ? Quel est son but premier ? Entretiens avec Jean-Pierre Schnetzler.

 

Pour un bouddhiste, une entreprise, c’est une utilisation aimante et compatissante de la technique. Elle est là pour mettre sur le marché des biens qui vont servir le bonheur des individus. L’esprit de l’entreprise est altruiste ; elle est là pour assurer un service public.

Si son premier but est l’altruisme, le second objectif de l’entreprise est de permetter au travailleur une réalisation spirituelle. C’est-à-dire qu’elle doit offrir aux travailleurs les meilleures conditions possibles pour qu’il puissent devenir des Buddhas. L’entreprise est avant tout un support de la vie spirituelle des travailleurs ; c’est une forme de méditation dans l’action. Bien sûr, ensuite, elle a également le devoir de rétribuer correctement les salariés afin d’assurer leurs besoins matériels. Et finalement, si l’on rétablit une échelle de valeurs, on obtient une toute autre société.

La société doit d’ailleurs être structurée sur les valeurs fondamentales. Le rôle du pouvoir politique et économique est, d’abord, d’assurer la paix, et ensuite, une éducation qui donne à ses citoyens les moyens de réaliser les vraies valeurs. Mais l’Etat ne peut assurer une éducation convenable que s’il est lui-même alimenté par les valeurs spirituelles.

La méditation

Le silence au lieu du bruit, le calme au lieu de l’agitation, l’observation lucide au lieu d’être entraîné par le flux des émotions et des idées toutes faites, c’est une révolution. La méditation est une révolution. On peut méditer assis, mais pas seulement.

La méditation est une psychothérapie et certaines personnes se contentent de cet aspect. Jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que les problèmes sont plus profonds que ce qu’ils avaient imaginé et que ce qui est en jeu, c’est le sens de la vie et non pas seulement le confort de la vie. Et là ils ne se contentent plus de la méditation thérapeutique.

 

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