Chantal Delacotte, géographe de formation, explore ce lien délicat qui unit notre corps à la planète.
« On me demandait d’enseigner à mes étudiants comment les écosystèmes fonctionnaient et comment les Hommes les géraient. Et assez rapidement, je me suis aperçu qu’il y avait des problèmes qui se posaient. Cela m’a posé beaucoup de questionnements ; l’attaque à la biodiversité, la pollution globale, la pollution des déchets nucléaires… Ces questionnements m’ont amené à m’interroger sur la modernité elle-même.
Je suis donc allée dans une recherche, au-delà de ma discipline propre, vers une recherche de la rupture philosophique qui a eu lieu dès le XVIe siècle avec ce dualisme qui s’est mis en place en Occident.
Je fais partie de la génération des Trente Glorieuses qui a utilisé toutes les ressources de la Terre sans voir qu’il y avait des rythmes à respecter et des liens à construire et reconstruire, avec soi-même, avec les autres et avec la planète – une responsabilité et une solidarité.
Ce sont ces deux dimensions qui m’ont poussée à travailler et à chercher ma responsabilité. S’il y a en moi des dysfonctionnements, cela va forcément rebondir sur ma relation avec la façon dont je consomme, la façon dont je suis citoyenne, la façon dont je suis dans ma relation interpersonnelle, sociable, etc. »
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