Qu’est-ce que l’assurance dépendance ? Où vont les cotisations mensuelles ? Est-ce un contrat favorable aux deux parties ?
Si l’espérance de vie des Français a augmenté ces dernières années, les questions sur la perte d’autonomie sont toujours d’actualité. La dépendance se définit par l’état d’une personne âgée qui n’est plus autonome physiquement et/ou mentalement. Les personnes dépendantes ont donc besoin d’aide dans les actes de la vie quotidienne. En France, la dépendance concerne 2,7% de la population des 60-79 ans et 11,2% au-delà de 82 ans avec une durée moyenne d’environ 4 ans (source : Conseil économique, social et environnemental – La dépendance des personnes âgées juin 2011). Pour assurer un soutien en cas de perte d’autonomie, les compagnies d’assurances et les banques proposent des contrats d’assurance dépendance.
Légalité et moralité
La notoriété des compagnies d’assurances et des banques permet aux potentiels clients de faire confiance à ces contrats d’assurance censés les aider et les protéger. Mais si ces derniers sont légaux, ils ne sont pas forcément moralement acceptables. L’équilibre entre les deux parties est difficile à constater. En effet, il y a très peu de chance que l’assuré ne voit un jour l’argent qu’il aura versé pendant des années. Dans le cas où l’assuré meurt en étant autonome, tout l’argent versé est acquis par l’assureur. S’il devient dépendant, sa situation ne sera malheureusement que de courte durée et l’assureur reste gagnant.
Simulation générale
La plupart des compagnies d’assurances et des banques proposent des simulateurs en ligne afin de vous donner une idée du montant des cotisations que vous devrez verser. Imaginons que vous souscriviez une assurance à 70 ans : comptez environ 80 euros de cotisation mensuelle pour toucher une rente de 570 euros ((80×12) x15) en cas de perte d’autonomie. Vous arrivez donc à 85 ans avec une épargne de 14 400 euros pour votre période de dépendance. S’il vous reste 2 ans à vivre, cela revient au même ((14 400/2)/12). Autrement dit, l’assuré est « gagnant » uniquement s’il devient dépendant et que cette dépendance dure au-delà de deux ans (dans le cadre de cet exemple classique). Si cette formule légale peut plaire à certains, elle n’est pas forcément comprise par la plupart des assurés. Il s’agit en effet de contrats à fonds perdus et non de produits d’épargne.
Agir en connaissance de cause
Afin de souscrire ou non à ce type de contrat, il est vivement conseillé de préalablement bien se renseigner auprès de plusieurs banques et assureurs mais également auprès d’associations et de structures dépourvues d’intérêts financiers. Depuis quelques années, le gouvernement met à disposition un Portail national d’information pour l’autonomie des personnes âgées et l’accompagnement de leurs proches. De l’annuaire des points d’information locaux au comparateur de prix des EHPAD en passant par les diverses rubriques d’informations, ce portail public permet d’envisager des solutions alternatives au contrat d’assurance dépendance.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.