Chargées en composants chimiques nocifs, les teintures classiques ne sont pas les meilleures alliées de notre santé. Mais c’est sans compter sur l’imagination de certains esprits ! Du haut de ses 23 ans, la designeuse Caroline Fourré a créé des teintures naturelles en donnant une seconde vie aux épluchures de légumes.

 
 

Des teintures naturelles à base d’épluchures de légumes. Capture d’écran Youtube.

 

Colorants azoïques, chlore, formaldéhyde, perturbateurs endocriniens, métaux lourds… Les teintures classiques contiennent de nombreux composants chimiques nocifs pour la santé de ceux qui les portent et ceux qui sont quotidiennement à leur contact dans les usines. Mais la situation pourrait bien changer ! Car en transformant un produit dangereux pour la santé en une démarche écologique et naturelle, la jeune designeuse Caroline Fourré inverse complètement la donne. Sous les tissus qu’elle propose se cachent des teintures naturelles à base d’épluchures de légumes. D’abord intéressée par le jaune vif du safran, Caroline Fourré s’est rapidement tournée vers une alternative moins onéreuse. Sensibilisée au gaspillage alimentaire, la designeuse a trouvé le moyen de faire d’une pierre deux coups en recyclant des épluchures provenant de restaurants, de fermes et d’usines de transformation.

 


 
Un arc-en-ciel de légumes

 

Avocats, oignons, choux rouges… Si les épluchures de légumes peuvent renaître grâce au compost, elles peuvent également s’épanouir sur nos vêtements. Sur la palette actuelle, le kaki et le brun proviennent des oignons rouges tandis que des pelures d’échalotes plongées dans de l’eau bouillante permettent d’obtenir du jaune. Et les couleurs sont parfois trompeuses puisque la peau d’avocat donne naissance à un joli rose saumon alors que les feuilles de chou rouge permettent d’obtenir du bleu. Seul petit bémol, cette teinture écologique serait moins durable que les teintures classiques et les couleurs peuvent s’estomper en une à deux années. Caroline Fourré souligne également que « la fibre végétale comme le coton ou le lin, absorbent moins la couleur que les fibres animales comme la soie ou la laine ».

 
 

Développer le procédé

 

Si l’utilisation de teinture végétale n’est pas nouvelle, c’est l’exploitation de ce procédé à échelle industrielle qui pourrait changer la donne. Le fait d’utiliser à grande échelle des produits naturels considérés comme des déchets permet à la fois d’éviter le gaspillage et de créer un marché tout en supprimant la nocivité des teintures classiques. Après s’être positivement fait remarquer durant sa campagne de crowdfunding, Caroline Fourré espère porter son projet intitulé « local colour » au niveau supérieur. Un rêve qui commence à s’inscrire dans le réel puisque la jeune designeuse se lance prochainement dans un partenariat avec la marque de sac à dos Freitag.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.