Sujet difficile à aborder de son vivant, la mort est pourtant une étape décisive pour de nombreux malades en attente de greffe. L’année 2017 marque un changement concernant la loi sur le don d’organes. Qu’implique-t-il ?
De plus en plus de personnes vivent avec une greffe. Selon l’agence de la biomédecine, le nombre de greffes d’organes a augmenté de 35,2 % entre 2006 et 2015 en France. Mais si les chiffres sont en hausse, ils ne sont pas suffisants. En effet, le nombre total de malades inscrits sur les listes d’attente était de 21 464 en 2015, mais seulement 5 746 d’entre eux ont eu une greffe. Savoir au plus tôt si l’on consent à faire don de ses organes après la mort est donc une décision vitale pour des milliers de malades en attente de greffe.
Consentement automatique
Selon le code de la Santé publique, le prélèvement d’organes « peut être pratiqué dès lors que la personne n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement. Ce refus peut être exprimé par tout moyen, notamment par l’inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet. Il est révocable à tout moment ». Si ce principe remonte à la loi du 22 décembre 1976, l’inscription au registre national des refus a été simplifiée le 23 janvier 2017. En effet, alors qu’il était auparavant nécessaire de remplir un formulaire et de le retourner par courrier à l’Agence de la biomédecine, l’inscription au registre national des refus peut désormais s’effectuer directement en ligne. De plus, le refus de prélèvement peut désormais concerner l’ensemble des organes et des tissus susceptibles d’être prélevés OU seulement certains de ces organes ou tissus.
Sachez également que la carte de donneur d’organes n’est pas obligatoire et n’a aucune valeur légale, mais facilite le don.
Trois fondamentaux inchangés
Constatation du décès : La mort du donneur doit être médicalement constatée par 2 médecins n’appartenant pas aux équipes en charge des greffes. Trois observations cliniques doivent être réunies pour constater le décès : l’absence totale de conscience et de mouvements, la disparition totale des réflexes du tronc cérébral et l’absence de respiration spontanée. Des encéphalogrammes réalisés à plusieurs heures d’intervalle permettent de confirmer le décès. Une équipe médicale s’entretient avec les proches du défunt dans le cas où celui-ci n’est pas inscrit sur le registre national des refus.
Gratuité : Toutes les modalités de financement de la procédure de prélèvement sont prises en charge par l’établissement de santé. Cela englobe les frais de transport d’un établissement de santé à un autre, les frais de conservation et de restauration ainsi que les frais de restitution du corps à la famille.
Anonymat : Le don d’organe est anonyme.
Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site de l’agence de la biomédecine.
Sarah Belnez pour Sereni Magazine.